À côté du village d’Ewekoro, au Nigeria, la multinationale suisse Holcim exploite une cimenterie. Il y a de la poussière partout : sur les toits, dans les maisons, dans les champs. Selon les médecins, les habitant-e-s souffrent de dommages au foie, aux poumons et à la rate.

À Ewekoro, dans l’extrême sud ouest du Nigeria, la filiale de Holcim exploite une grande cimenterie, la Wapco-Lafarge Ewekoro Cement Plant I & II, ainsi que la carrière de calcaire y attenant.

Dans le village, la charge de particules fines est extrêmement élevée. En raison de la production de ciment à l’usine et aussi des explosions dans la carrière proche, la poussière de ciment se dépose partout. Sur le sol, sur les toits des maisons et sur leurs parois. Même les vêtements mis à sécher sont rapidement pleins de poussière.

Les particules nocives tombent également dans l’eau que les habitant-e-s utilisent comme eau potable et de cuisson. Ceux-ci sont exposés jour après jour à cette charge de particules. Avec le temps, nombre d’entre eux souffrent de dommages à la santé irréversibles : difficultés respiratoires, lésions du foie, des poumons ou de la rate, et maladies des yeux.

L’initiative pour des multinationales responsables a lancé en 2020 une pétition exigeant que Holcim veille enfin à ce que les habitant-e-s d’Ewekoro ne soient pas davantage empoisonné-e-s aux particules fines. Cette pétition a été signée par 41 572 personnes. Lors de la remise de la pétition, la multinationale a promis d’améliorer la situation sur place et d’installer les filtres nécessaires.

Selon les déclarations de personnes sur place recueillies fin 2021, Holcim a en partie tenu cette promesse: pendant deux mois, l’usine a cessé de fonctionner et l’une des deux installations a été équipée d’un filtre. La situation s’est ainsi quelque peu améliorée, mais le filtre fait toujours défaut dans la deuxième installation. L’environnement, et donc les conditions de vie des habitants d’Ewekoro, continuent donc d’être affectés par la pollution et la perspective d’une réparation des dommages sanitaires et économiques subis semble toujours aussi lointaine pour les habitants.

Film documentaire «Multinationales: l’enquête»